Dans l’ombre des bras tendus;

S’y découverts, des visages larmoyants sur lesquels se lisent l’insécurité, la peur, la souffrance, l’abandon, le désespoir, le manque d’amour, d’affection, l’avenir incertain…Tel est l’hymne des orphelins.
Que c’est douloureux, triste de se retrouver brusquement seule, sans appuis, sans amour ni affection, sans assurance, sans une oreille attentive, même pas une épaule pour pleurer.
Cette expérience, si elle en est une, je l’ai vécu. Ne la vit pas qui veut, non plus qui peut !
Éparpillés dans la famille, chez des parents chez qui nous avions été confiés, mes frères et sœurs avons chanté cet hymne, avons caressé des rêves sans lendemain, avons espéré une main qui surgisse du néant pour nous arracher à cette souffrance, nous apporter un brun d’amour, une lueur d’espoir. Par la grâce de Dieu, nous avons survécu. Le Bonheur ! Un mot que nous n’avons pas connu dans notre enfance.
Levée de bonheur à 5h, je passais des journées entières sans l’ombre d’un bout de pain après des dizaines de kilomètres à pieds dans les sentiers pour aller à l’école…
Sans fournitures scolaires, seulement une ardoise et ma pierre pour casser les palmistes que je ramassais le long du chemin pour seul repas à la pause de midi. De retour vers 19h du soir, épuisée, je devais aller puiser de l’eau à la rivière à quelques kilomètres de la maison, faire la vaisselle avant d’espérer prendre mon seul repas de la journée vers 21h-22h. Parfois j’étais tellement épuisée que je m’en dormais devant mon repas et j’étais réveillée par une fessée pour regagner mon lit. Un lit en bambou que nous partagions à quatre au coin du feu. Le matin, la vie reprenait son cours, sans changer d’un iota. Le dimanche, je n’ose même pas en parler, parce que c’était une autre paire de manche avec les travaux des champs. Quel avenir scolaire ? Quel avenir social ? Je n’avais que mes yeux pour pleurer et regarder le soleil se coucher à l’horizon. J’avais de l’espoir ainsi que des rêves.
Ayant moi-même vécu cette situation, je comprends ces enfants, je les entends, et je peux lire les plaintes, la souffrance, l’abandon, le désespoir et même l’espoir sur leurs visages. Mais d’où viendra cet espoir ? L’Orphelinat tente de répondre à cette question.
N’attendons pas qu’il y est une guerre pour voler à leurs venir en aide car, la guerre est déjà leur pain quotidien, la nature, le destin la leur ont livré d’office. Ainsi, luttent-ils nuit et jour contre un adversaire invisible, sans secours ni armes pour se défendre.
La présidente